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Action MAHILAO n°2 : Alphabétisation des femmes

Suivi et évaluation 2018 du projet

 

Ouverte, en février 2017, la première classe pilote d’alphabétisation pour les femmes, dans un quartier en périphérie de Jaisalmer, a fonctionné avec les "moyens du bord» (voir le dossier ci-dessous pour les détails)

 

En février 2018,  Chantal a rencontré en entretien privé une dizaine des femmes en cours d’«alphabétisation» pour un premier bilan et pour essayer de préciser leurs attentes malgré l’obstacle de la langue.

Globalement, elles veulent apprendre à lire et à écrire pour pouvoir signer, avoir un compte en banque, retirer de l’argent au distributeur et lire les courriers éventuels envoyés par leurs enfants.

Leur principal problème est la difficulté de concentration et bien sûr le manque de temps du fait de leurs tâches ménagères. 

Leur mari et leurs enfants les soutiennent dans leur démarche.

Pour la majorité, leur rêve aurait été de devenir enseignante,  sauf une qui aurait voulu être …pilote d’avion ! 

Leur rêve actuel, pour presque toutes, serait d’apprendre à coudre pour confectionner les vêtements de leur famille.

 

Beaucoup ont abandonné en cours de route et d’autres se sont inscrites dont une femme fière de me lire l’alphabet de l’hindi. 

L’alphabet devanâgari se reconnaît par une ligne horizontale qui passe au-dessus des lettres.

Il comporte 11 voyelles et 33 consonnes ( contre 6 et 20 en français).

 

Sur 18 apprenantes au départ, seules 5 sont arrivées au stade de commencer à lire, écrire quelques mots et faire des additions et soustractions à 3 chiffres.

Ce premier programme pilote a donc été suspendu à l’été 2018 d’une part parce que la principale «enseignante» a quitté Jaisalmer mais surtout parce que la pédagogie ne nous paraissait pas adaptée à des adultes. 

La méthode et le rythme instauré décourageaient les femmes alors que l’objectif était de leur permettre d’apprendre tout en passant un bon moment.

Un travail d’élaboration d’une pédagogie plus efficiente est en cours afin d’aider les femmes à prendre confiance en elles et en leurs propres capacités. Cette pédagogie doit s’appuyer sur le quotidien de ces femmes et sur une approche ludique ​afin de leur apporter un moment de détente dans une vie particulièrement difficile.  Le thème de la couture sera intégré dans l'apprentissage de l'hindi pour être en cohérence avec le souhait exprimé de ces femmes.

 

Objectifs  de travail novembre 2019: 

1- Elaborer en collaboration avec les femmes, et peut-être d’écolières, quelques supports pédagogiques ludiques puis les tester.

2- Trouver des formatrices potentielles et leur expliquer les méthodes pédagogiques envisagées. 

3- Rencontrer des professeurs pour savoir comment l’hindi est enseigné habituellement à l’école .

4 - Prendre contact avec des associations indiennes menant des actions pour l’éducation des femmes.

 

L’idéal serait de pouvoir rependre notre projet en novembre 2020.

Toute suggestion ou aide pour la mise en place d’une pédagogie adaptée et ludique sont les bienvenues!

Historique du projet

Notre seconde action concrète fut l’ouverture d’une première "classe" d’alphabétisation des femmes .

Elle faisait suite à un souhait exprimé par les femmes et reposait sur l’implication de Bhagwana, notre responsable local. 

 

Où ? 

Cette première "classe" concerne les femmes d’un quartier défavorisé de la ville de Jaisalmer.

La classe se déroule dans une cour sous une bâche en plastique et ne peut donc se poursuivre durant les deux mois les plus chauds de l’année (40-45°C), ni les jours de mousson. 

L’objectif sera, si possible, d’obtenir des autorités l’autorisation d’utiliser une salle de classe après les heures de cours des enfants (15h en général). 

Sinon la location d’une salle sera envisagée, ce qui impliquera un coût qui devra être « rentabilisé » par l’utilisation de la salle pour d’autres actions.

Se posera aussi, apparemment, le refus de nombreux propriétaires de louer leur local pour accueillir des « intouchables »; bien qu’étant aboli, le système des castes est encore très présent au quotidien.

 

Qui ? 

18 femmes se sont inscrites : certaines n’ont jamais été à l’école, d’autres en ont été retirées très tôt pour participer aux tâches ménagères ou pour être mariées, d’autres enfin ont été scolarisées jusqu’au primaire mais n’ont pas eu l’opportunité de valoriser leur acquis. Les femmes les plus jeunes assistent aux cours avec leurs nourissons (qui sont allaités en moyenne jusqu’à 18 mois) et leurs jeunes enfants non scolarisés. 

Organiser une garderie éducative des jeunes enfants durant les heures de cours est un projet connexe de l'association.

 

Quoi? 

Chaque femme a reçu ardoise, craie, cahier, crayon, gomme, taille crayon et livre. 

Le coût des fournitures scolaires et du tableau effaçable a été de 2000 Rs soit environ 30€.

Budget annuel prévisionnel d’environ 550€ pour alphabétiser une vingtaine de femmes hors local.

Pour l’instant les cours d’alphabétisation sont dispensées par des femmes qui ont été scolarisées un peu plus longtemps que la moyenne.

Comment ?

 

Cette première « classe » fonctionne pour l'instant avec les "moyens du bord", vu que la création de  Mahilao date aussi du printemps 2017.

Elle va néanmoins nous permettre d’identifier de façon plus précise les challenges à relever avant d’étendre notre action au niveau des villages.

​En effet, avec votre aide, nous souhaitons ouvrir d’autres classes dans les villages en utilisant ce premier retour d'expérience pour s'adapter au mieux aux problématiques locales.

L’objectif à court terme est  de « recruter », voire former,  des enseignantes qui accepteront de mettre en oeuvre une pédagogie adaptée aux femmes.

 

A long terme, nous aimerions offrir, aux femmes alphabétisées qui le souhaiteront, la possibilité d’alphabétiser à leur tour d’autres femmes en s’appuyant sur leur retour d’expérience pour adapter et faire évoluer la pédagogie.

 

Quel programme pédagogique?

Notre priorité est d’établir un programme pédagogique adapté à ces femmes, avec une approche basée sur  leurs compétences et de manière ludique. Cette approche pédagogique, plus adaptée à l’adulte,  aura pour but non seulement de leur faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture mais  surtout de les valoriser et de leur donner confiance en elles et dans leurs capacités. 

Le niveau de compétences acquises à l’issue de ces formations sera défini avec les femmes en phase avec leur quotidien et leurs projets d’avenir. 

 

Nous envisageons à terme 3 niveaux, le dernier pouvant les conduire à préparer une formation professionnelle du circuit éducatif normal. 

Un livret a déjà été mis en place pour suivre le contenu des cours dispensés et pouvoir faire un bilan à l’issue de quelques mois.

Toutes suggestions et compétences en matière de pédagogie pour adultes sont les bienvenues.

Apprendre à parler anglais grâce à l’implication de touristes peut-être bénéfique et valorisant pour ces femmes, Jaisalmer étant une ville très touristique. Néanmoins, là-encore, pour que cette action soit pertinente et adaptée, un programme pédagogique devra être établi puis respecté par les touristes bénévoles qui souhaiteraient participer à notre chaîne de solidarité.

 

A quel rythme?

Les cours ont lieu l’après-midi, 6 jours sur 7. Ce rythme, proposé par Bhagwana, ne nous paraît pas adapté vu le déroulé du quotidien de la majorité des femmes concernées. Il devra vraisemblablement être revu en concertation avec les femmes.

Nous envisageons au moins un jour par semaine et par niveau avec un soutien individualisé aux femmes qui ne pourront pas venir régulièrement au cours. 

Les femmes ayant un niveau plus avancé pourront être présentes pour aider celles qui auront le plus de difficultés. 

Des cours communs basés sur des activités ludiques seront conservés afin de maintenir la solidarité et la convivialité. 

Des séances de sensibilisation à l’hygiène et à la prévention des maladies sont également envisagées.

Les projets à long terme de Mahilao sont la mise en place progressive de formations en vue d’activités rémunératrices : artisanat, couture, recyclage des déchets, fabrication de panneaux, fours et lampes solaires, d’uniformes scolaires, de serviettes hygiéniques, de savons….


Pourquoi avoir démarré dès que l'opportunité s'est présentée?

Les conditions actuelles de cette première classe ne sont bien sûr pas satisfaisantes mais le lancement de cette première expérience a plusieurs buts : 

  • Montrer aux femmes que nous avons la volonté d’agir et de les aider à réaliser leurs rêves pour améliorer leur quotidien. Leur montrer que des objectifs peuvent être atteints avec leur implication, leur solidarité et des actions simples à mettre en oeuvre.

  • Valoriser les mères vis à vis de leurs enfants scolarisés et faciliter le partage intergénérationel du savoir.

  • Appréhender et analyser plus précisément les difficultés de mise en oeuvre d’une telle action afin d’élaborer des solutions pragmatiques et pérennes avant d’envisager d’étendre l’expérience aux villages environnants.

  • Avoir une classe pilote pour élaborer une pédagogie plus adaptée et surtout plus ludique et valorisante.

       

.... Appel aux bénévoles ayant des idées ou un savoir-faire dans ce domaine !

 

Quelles difficultés ? 

Les difficultés à surmonter sont nombreuses : les femmes ont déjà des journées chargées et éreintantes, les conditions matérielles sont précaires et les conditions climatiques souvent éprouvantes. Il est donc d'autant plus impératif que l’enseignement soit à la fois utile et divertissant pour ne pas décourager l'entousiasme de ces femmes.

L'enseignement doit être aussi adapté à leur quotidien et à leurs projets d’avenir.

Des solutions pour garder les jeunes enfants ou pour les intégrer au cours doivent être envisagées d'autant que les filles aînées jouent souvent le rôle de nounous pour soulager leur mère et sont, de ce fait, pas ou peu scolarisées. 

Il sera aussi impératif de travailler en accord avec les communautés et les administrations concernées en identifiant les tabous sociaux et ... les écueils de la corruption, encore trop souvent présente!

 

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